15/11/2025 ssofidelis.substack.com  4min #296354

Flagrant délit : Israël déguise les bombes en jouets pour tuer les enfants palestiniens

© the Canary

Par  Alaa Shamali, le 3 novembre 2025

Dans l'une des rues de Gaza que l' armée israélienne a quittée il y a quelques jours à peine, Adam, âgé de huit ans, fouillait les décombres de ce qui fut autrefois sa maison à la recherche de son vieux jouet.

Il ignorait que la mort guette les enfants comme lui sous les pierres.

Il a aperçu un objet resemblant à un jouet : un petit ours aux couleurs défraîchies, comme s'il avait survécu à un grand incendie. Adam a souri timidement et a tendu la main.

C'est alors que l'explosion a retenti.

Au début, personne dans le quartier n'a compris ce qui se passait, jusqu'à ce que les cris de sa mère déchirent le silence laissé par les chars.

"Ce n'était pas un jouet...", a déclaré l'ambulancier qui a transporté ce qui restait de l'enfant à l'hôpital. "Cette journée aurait dû voir renaître la vie, mais l'occupation sème mort et destruction même après son départ".

Les enfants de Gaza confrontés à des "bombes camouflées en jouets"

Dans les ruines de l'hôpital Al-Shifa, le Dr Munir Al-Barsh, directeur général du ministère de la Santé de Gaza, raconte après s'être occupé d'enfants blessés. Certains avaient perdu un bras. D'autres, leurs jambes.

Toute candeur de l'enfance a disparu de leurs visages.

Les mots d'Al-Barsh sont empreints d'horreur :

"L'occupation ne s'est pas contentée de détruire des maisons : elle a dissimulé des bombes dans des jouets, des boîtes et des objets du quotidien, tuant des enfants alors qu'ils jouent".

Layan, six ans, s'accroche à la main de son père sur un lit métallique tordu. Elle a perdu l'autre.

Elle montre de la main qui lui reste un petit sac de jouets neufs posé près du lit, offerts par des bénévoles.

Israël a enseveli leur enfance sous les décombres.

La réalité est trop dure à comprendre pour un enfant. Ici, les mots "décombres", "danger" et "explosifs", autrefois réservés aux soldats et aux journalistes, font désormais partie du langage courant des enfants.

Les secouristes se déplacent dans les ruines, le cœur serré, non par crainte pour eux-mêmes, mais de peur de trouver des enfants piégés par leurs rêves plutôt que mus par l'instinct de survie.

Un secouriste, soulevant avec précaution un objet étrange, a déclaré :

"Le plus difficile pour nous, ce ne sont pas les explosifs, mais les questions des enfants qui nous demandent :'On peut jouer ici ?'"

À Gaza, jouer est synonyme de risque. Une poupée, synonyme de mort. La curiosité est devenue un crime qui punit l'innocence elle-même.

Ici, le monde enterre les enfants deux fois : une fois sous les décombres, et une autre fois pour toujours sous le sceau du silence.

C'est une guerre qui tue le rire et change l'enfance en champ de mines.

Une stratégie systématique

Les preuves recueillies sur le terrain ainsi que les récits de médecins, d'ambulanciers et de témoins oculaires suggèrent qu'il ne s'agit pas des conséquences aléatoires d'une guerre aveugle. C'est une stratégie systématique : Israël la met en œuvre pour semer la peur et faire le plus grand nombre de victimes possible parmi les enfants et les civils.

Cacher des explosifs dans des poupées, des jouets et des objets du quotidien dans des zones civiles est un acte délibéré. C'est un crime au regard du  droit international humanitaire, qui exige une enquête internationale immédiate et l'identification des responsables.

Dans un monde qui connaît la vérité mais refuse d'agir, le crime s'amplifie.

La souffrance résulte non seulement de l'explosion d'un petit engin, mais aussi de la faillite de toute morale, quand le jeu devient piège, que les enfants sont des cibles et que l'innocence se mue en arme au service de messages macabres.

Trente ans plus tard, Israël perpétue ses pratiques

Cette stratégie barbare n'est pas nouvelle. Dans les années 1990, Israël a utilisé la même tactique au sud du Liban, larguant des bombes à fragmentation déguisées en jouets dans les villages, tuant et mutilant d'innombrables enfants longtemps après le retrait de ses soldats.

Le journaliste libanais Mohamad Kleit raconte la même horreur à la minute 25:30 de l'émission Democracy Now !

Le musicien libanais Marcel Khalife a immortalisé le traumatisme de cette époque dans sa chanson obsédante Tifl wa tayara [L'enfant et l'avion]. Elle raconte l'histoire d'un enfant qui a vu un avion larguer des jouets sur son village. Il rassemble ses copains, impatient de leur annoncer cette "merveilleuse" nouvelle. Les enfants courent vers les jouets et le village s'illumine comme un feu d'artifice.

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Trente ans plus tard, la même cruauté est de retour : les mêmes jouets, les mêmes victimes et le même criminel cynique et sans cœur.

Israël est un État terroriste.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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